C’est en homme de lettres que Jean-François Guillon entre dans « La borne » : inscrivant, à sa manière, dans l’espace urbain, des formules poétiques aléatoires qui viennent se confronter aux enseignes plus prosaïques des commerces avoisinants. « L’air de rien », l’installation présentée par l’artiste parisien est un volume en liberté : deux cubes tournoyants, actionnés par un moteur, sur les faces desquels sont inscrits quatre mots : air, plus, rien, quoi. Entre eux, pour assurer la liaison, deux lettres d’enseigne forment la préposition « de ». C’est ainsi que, sous les yeux des passants curieux, le hasard se forme de petites phrases éphémères : « l’air de rien, quoi de plus, l’air de quoi, rien de rien… ». Cette réponse à la contrainte proposée par « La borne » se situe à mi-chemin entre l’art visuel, la poésie, et la signalétique.