La borne / Philippe Richard

L’intérêt de « La borne », c’est l’ambiguïté de son statut. C’est en effet à la fois une pièce, dans le sens d’un espace habitable, mais c’est aussi une boîte mobile, un container. Installer une œuvre dans « La borne », c’est remplir un espace, avec un ou des objets.

La Variable atmosphérique se fonde sur cette ambiguïté.

Cette série de pièces propose au spectateur d’expérimenter physiquement l’espace et la peinture qui occupe cet espace. On pénètre dans la peinture, on se confronte à sa matérialité, on en prend la mesure, on la traverse réellement.

Le mode d’exposition de « La borne » empêche ce mode de relation à l’œuvre, le spectateur étant par définition exclu de l’espace intérieur du container.

En installant malgré tout une Variable atmosphérique dans « La borne », une œuvre qui occupait tout l’espace disponible, en sa longueur, sa largeur et sa hauteur maximale, naissait chez le spectateur une confusion visuelle entre cette boite mobile régulière offrant une grande possibilité de rangement et l’excès débordant de la Variable atmosphérique occupant tout l’espace disponible de manière totalement désordonnée et désinvolte.