Du 3 décembre 2018 au 2 janvier 2019
Esplanade du Pôle culturel, Chambray-lès-Tours.


Cyril Zarcone


La borne à Chambray-lès-Tours


JPEG - 1.3 Mo

922
Sapin lamellé collé, plâtre


L’installation 922 est une idée qui a toujours été présente dans le travail de Cyril Zarcone. Reprenant les codes de la sculpture minimale, hérités des formes qu’a pu faire Donald Judd en 1989 avec la série untilted, les volumes présentés ici sont également inspirés du mobilier de série, fabriqués industriellement et pour le plus grand nombre. Ils reprennent les cotations normées qui leur sont propres.

Aisément reconnaissables dans leur agencement, puisque composés comme un mobilier domestique que l’on pourrait retrouver dans les grandes enseignes d’ameublement, ces volumes, parallélépipèdes simples et pleins, ne sont pourtant pas reproduits dans les matériaux que nous leur connaissons habituellement. Ils se trouvent ici en bois bruts.

Pour La borne, Cyril Zarcone rejoue le principe de la vitrine. Ce qui ressemble de loin à une composition de vitrine simple pour vendre au plus grand nombre, ne fait qu’en reprendre les codes de monstration. Lorsqu’on s’y approche, dans un second temps, nous nous rendons à l’évidence. Ce que nous avons pris de loin pour des meubles domestiques n’en sont pas et les volumes ici mis en scène, même si évocateurs de formes connues de notre quotidien (plan de travail, meubles hauts, placards, etc.) restent des formes de bois.
Seule excentricité dans cet agencement minimal, une succession de lignes blanches, insérées dans le bois. Ces lignes nous donnent un indice, un prix, 922 euros, coût de l’agencement ici présenté si l’on devait l’acheter chez le géant mondial de l’ameublement.

Comme si la forme et la ligne étaient interdépendantes, ces sculptures minimales ornementées graphiquement, vues au travers de la vitrine de La borne, replacent le regardeur dans son état de consommateur usuel. Il peut alors se rendre compte seul face à l’œuvre que ces magasins de consommations standardisés, en plus de normaliser ces formes, ont supprimé tout le travail du créateur. Cette proposition apparaît comme une critique de la disparition du travail ancestral de la main, que pouvaient avoir des générations d’ébénistes et de marqueteurs.

Léo Marin

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